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Portage et maternage en Rhône-Alpes
21 novembre 2007

Contraignant, l'allaitement ?

J'ai décidé d'écrire ce message suite à une conversation que j'ai eue avec une de mes collègues il y a quelques jours : plutôt favorable au maternage en général (portage et cododo notamment), elle estime par contre que l'allaitement est très contraignant pour les mamans, et qu'il ne faut pas culpabiliser celles qui biberonnent (inutile de préciser qu'elle n'a pas allaité ses enfants).

Je ne la blâme pas bien évidemment, cette image "aliénante" de l'allaitement est très largement répandue, elle résulte à mon avis de plusieurs décennies de matraquage publicitaire des fabricants de lait infantile (via les médias, et surtout les professionnels de santé). Aujourd'hui cette publicité est réglementée, mais pas interdite malheureusement : on écrit en tout petit sur les boîtes de lait et sur les affiches que  c'est quand-même mieux d'allaiter, et après on fait ce qu'on veut pour vanter les mérites de ce merveilleux lait, qui va aujourd'hui jusqu'à  "renforcer le système immunitaire" des bébés : ben voyons, peut-être même que ça compense les dégâts causés par les innombrables vaccins qu'on leur injecte, allez savoir ???

Bref, je m'égare...

Pour moi, ce discours de "déculpabilisation" des mères qui n'allaitent pas (par choix) m'intrigue : si un jour un utérus artificiel nous permet de faire des enfants sans les porter, trouvera-t-on normal de "déculpabiliser" les mères qui l'utilisent ? Pense-t-on un seul instant aux bébés dans cette histoire ? Allaiter son bébé c'est naturel, pourquoi devoir justifier ça ? Pourquoi ne pas les nourrir en continu avec une petite pompe portative tant qu'on y est, il n'auront plus jamais faim ! A quand le sondage urinaire des nouveaux-nés, ça limiterait considérablement le nombre de couches à changer !   

On ferait mieux de culpabiliser les employeurs qui ne permettent pas aux femmes de prendre un congé parental partiel, ou la sécurité Sociale qui limite à 10 semaines le congé post-natal ! Savent-ils ce que c'est qu'un bébé de 10 semaines ??? Savent-ils qu'on ferait des économies de santé considérables en favorisant l'allaitement pour tous les bébés ? Et oui tant qu'on ne parle pas d'argent, on a aucun argument valable...

Ce que je voulais dire surtout, c'est qu'au-delà des avantages (nutritifs et immunologiques) indéniables du lait maternel sur le lait de vache (l'a-t-on oublié ou prend-on nos bébés pour des veaux ???), l'allaitement maternel apporte bien d'autres choses : bien-être du bébé ET de la maman (grâce aux hormones libérées à chaque tétée, et au plaisir du contact des corps), moindre incidence du "baby blues", et aussi (d'après moi) plus grande liberté pour la mère pendant les premières semaines (elle peut aller partout avec son bébé sans trimballer un sac de 3 kilos !).
Et on peut allaiter en travaillant (pour peu qu'on ne reprenne pas le boulot trop tôt, l'idéal c'est d'attendre les 6 mois du bébé : on commence la diversification, la lactation est bien installée donc pas besoin de tirer son lait pour la nounou !).

 

Je dois sembler un peu extrémiste à certaines, j'en ai conscience... Pourtant avant d'avoir mes enfants je ne savais pas si j'allaiterais. Puis je me suis informée.
Là encore ce que j'aimerais, c'est que les femmes puissent faire un choix libre et éclairé : actuellement l'allaitement au biberon est un non choix, seules les mères motivées, soutenues et informées parviennent à allaiter longtemps (plus de 6 mois). Je trouve ça dommage, c'est tellement agréable (et pratique, j'insiste !), que je souhaite à toutes les femmes de connaître ça. Et encore une fois c'est naturel, les femelles humaines allaitent leurs petits, c'est comme ça ;) Laissons un peu l'intellect et le féminisme de côté (si être féministe c'est se priver des bonheurs de la vie comme accoucher naturellement et allaiter ses enfants, alors non je ne suis pas féministe !).

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Commentaires
M
Je suis entièrement d'accord.<br /> Moi aussi avant de m'informer (le livre de maire thirion) je ne savais pas si j'allais allaiter (peur d'avoir mal et d'abimer mes seins). Après information, je suis probablement devenue "extrémiste". Non seulement je l'ai allaitée ma fille, mais longtemps encore (20 mois au total et 6 mois d'allaitement exclusif grâce à une nounou pas bornée)... Je travaille à l'hôpital et j'ai du reprendre aux 3 mois tous justes de ma fille née un peu en avance. Cela a été un déchirement et l'allaitement m'a permis de ne pas couper le cordon. Ce fut, certes, un peu contraignant et surtout très mal vu, notamment par mon patron, mais ce fut un vrai bonheur, de mon coté comme du coté de ma fille (pratiquement pas malade). Je pense que mon patron, malgré ses reproches si peu voilés, y a gagné . Je n'ai pas pris plus de temps pour tirer mon lait que certains pour fumer et je ne me suis pas arrêtée pour enfant malade.... Bref je suis assez butée et cela m'a probablement aidée, mais allaiter et travailler c'est possible et j'encourage toute les allaitantes. <br /> Malgrè tout l'allaitement reste un choix ( pour moi le meilleur) mais il vaut mieux donner le biberon avec amour que le sein avec dégoût. Et il ne faut pas culpabiliser celles qui n'ont pas pu ou pas voulu allaiter leur bébé.
B
oui à l'allaitement mais néanmoins non à la culpabilisation, je n'ai pas réussi à allaité mon fils ce fut une grande souffrance pour moi et parfois les discours pro allaitement font très mal
L
Oh là, bien d'accord ! En particulier sur "actuellement l'allaitement au biberon est un non choix, seules les mères motivées, soutenues et informées parviennent à allaiter longtemps". Pour ma part, j'ai repris le boulot depuis 3 semaines et 5 jours (eh oui,j'en suis à compter les jours gagnés...) et ce n'est pas toujours simple au cours de la journée : s'éclipser discrètement, s'isoler dans les WC handicapés (les seuls où il y a un lavabo interne - imaginez du coup le burlesque : on tire son lait debout ou assise sur les toilettes !), noyer sa petite valise A...t dans une multitude de sacs et cartable,... tout çà pur ne pas être taxée de prendre du temps sur le travail ! Et les remarques parfois acides des uns et des autres sur "mais quand c'est donc que tu la passes au lait en poudre ?!"... Vrai, si allaiter peut passer pour une norme aujourd'hui dans les premières semaines de vie (preuve en est qu'il faut "déculpabiliser" celles qui n'allaitent pas), poursuivre ce lien naturel à la reprise du travail relève souvent dans le regard des autres de la folie pure !!!
D
j'applaudis, oh combien ! à ce cri du coeur en faveur de l'allaitement. moi-même maman d'un petit garçon de 7 mois que j'ai choisis d'allaiter, allant par là même à l'encontre des convictions de mon entourage, j'affirme haut et fort tout les bienfaits et les bonheurs partagés avec mon enfant que cette expérience unique m'a procurés. mais je déplore également toutes les réticences qu'il faut combattre pour y parvenir, tant du fait de la méconnaissance et des idées reçues("l'allaitement déforme les seins","tu n'as pas assez de poitrine pour allaiter"...ce qui est totalement faut, soyez-en toutes convaincues) que des freins sociaux : il suffit d'observer le regard ahuri des personnes qui découvrent que allaitez "encore" votre bébé de 2 mois et demi alors que vous avez déjà repris votre activité professionnelle, la faute en incombant à la brieveté du congé maternité, totalement inadaptée à l'allaitement...que dire alors des mois suivants !!
Portage et maternage en Rhône-Alpes
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